Nous n’irons pas à Pitchipoï - Le tunnel du camp de Drancy

Janet Thorpe
Editions de Fallois

Septembre 43. Quarante prisonniers du camp de Drancy creusent un tunnel afin de s’évader et de rendre la liberté à leurs 2600 compagnons de détention. A quelques mètres de l’air libre, leur plan est découvert par les SS qui se saisissent de quatorze d’entre eux et les torturent. A bord du train qui les conduit aux chambres à gaz, douze d’entre eux, exécutant le plan d’évasion qu’ils avaient élaboré dans leurs cachots, parviennent dans un incroyable sursaut d’énergie à s’échapper de leur convoi vers Auschwitz.
Cet épisode extraordinaire et peu connu de notre histoire sous l’Occupation prend tout son sens dans le contexte du malaise déjà ancien que suscitent ces questions : pourquoi les tentatives de résistance à la mise en œuvre nazie du génocide furent-elles si rares ? Pourquoi les Juifs acceptèrent-ils d’organiser leur propre communauté, facilitant ainsi leur massacre ? Que savaient-ils ? Et quand l’ont-ils su ?
Les neuf protagonistes encore vivants de cette ruée audacieuse, certains diraient folle, vers la liberté, leur mémoire commune à peine entamée après six décennies, ont apporté des réponses surprenantes, parfois déroutantes, à ces questions.

Janet Thorpe, historienne de formation, journaliste et écrivain, spécialisée dans l’histoire européenne contemporaine, a su retrouver tous les survivants de cette aventure exceptionnelle et recueillir à la source leur témoignage sur les événements dont ils ont été à la fois les victimes et les acteurs avec un courage qui souvent confinait à l’inconscience.

L’adolescence d’un juif d’Algérie 130509 2150 89143

Gabriel Bénichou
Editions l’Harmattan

Les pâtes sont servies, le dîner commence et le soleil tombant se reflète dans la petite salle à manger de l’appartement de la rue de la Corderie ; on frappe fort : Prenez juste quelques affaires, il s’agit d’un contrôle d’identité. Le 8 avril 1943, à 16 ans, lycéen à Marseille, Gabriel Bénichou est arrêté par la police, enfermé à la Prison Saint Pierre avec sa sœur et son beau-frère, transféré à Drancy, puis déporté à Auschwitz Birkenau. Il est un des rares survivants de la marche de la Mort et du groupe des nettoyeurs du Ghetto de Varsovie. De retour des camps de la Mort, devenu Médecin et père de famille, il sera confronté à la situation d’exception des survivants. Comment dire l’indicible quand on est un encore-vivant ? Dans ce livre, il le fait et nous fait accéder à une compréhension de la machine de mort Nazi où tout paraît organisé, bureaucratisé vers ce que Hannah Arendt a appelé « un massacre administratif ordinaire », mais la compréhension semble se loger là où il y a de l’impardonnable et le récit de Gabriel Bénichou en fait aux yeux du lecteur un « héros ordinaire » qui a résisté aux plus grands criminels du XXè Siècle.

Gabriel Bénichou à 77 ans est Médecin Biologiste à la retraite, Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaillé militaire. Père, grand-père et arrière-grand-père d’une famille heureuse, il est devenu Militant de la Mémoire de la Shoa grâce à ses petits enfants qui avec un regard neuf ont pu l’entendre.