Après les camps, la vie

Francine Christophe
Editions l'Harmattan

Cela peut paraître, de nos jours, incroyable, mais après la guerre, les persécutions anti-juives, on n'en parle pas !
Au procès Pétain, pas un mot ; au procès Laval, pas un mot.
La France, lorsque je la retrouve, est libérée depuis un an. Chacun y a souffert. Moi aussi, mais différemment.
Ce que j'ai subi était in-hu-main, si au-delà de ce que l'on conçoit comme humain, que je peux essayer de le transmettre à l'âge de douze ans sans risquer de passer pour une folle.
Dans quel " Dictionnaire d'Expressions Barbares " puis-je trouver les mots qui conviennent ?
Les années ont passé, notre histoire est devenue l'Histoire, et moi, rescapée du carnage, une espèce de pièce de musée.
Voilà pourquoi je vais essayer, dans les pages qui suivent, de raconter les difficultés de ma réinsertion (le mot est à la mode) dans la vie de tous les jours.
Des jours que je voulais muets sur mon passé.
Moi, je veux vivre comme tout le monde. Je sais que ce sera dur, mais j'ai décidé d'y arriver. Donc, je me tais.
Jour après jour, année après année, et jusqu'au seuil de la vieillesse, je me tais. Mais pour sortir du camp qui demeure dans ma tête, je ne cesserai d'utiliser une pince coupante à sectionner les barbelés.

Souvenirs en marge
Récit bien courts

Francine Christophe
Editions l'Harmattan

Comme dit l'auteur :
" Merci à mes héros de m'avoir transmis quelques larmes de leurs vies …" et quelques sourires !
Car les uns ne vont pas sans les autres dans ces récits très courts, souvent proches de la guerre, et dont la chute est inattendue.
On y retrouve l'émotion de celle qui fut Une petite fille privilégiée (portée à la scène avec tant de succès) et l'enthousiasme de la suite, Après les camps, la vie.
Francine Christophe, avec son sens de la formule et ses phrases simples, nous met tout de suite au cœur de l'histoire… et de l'Histoire.
Francine Christophe, mère et grand-mère a de la mémoire !

Francine Christophe, née le 18 août 1933, l'année où Hitler prend le pouvoir… Si elle l'avait su elle ne serait pas venue au monde ! Elle est la fille unique d'un père historien et d'une mère pianiste ; une famille heureuse et pleine de fantaisie. La guerre de 1939-1945 vient interrompre ce bonheur. Le père, prisonnier de guerre, s'en va passer cinq ans dans les oflags d'Allemagne. La répression s'abat sur les familles juives. La mère et la fillette quittent Paris et sont arrêtées à la ligne de démarcation par la Wehrmacht. Miraculée, elle reprend une vie normale, se marie et a deux enfants. Depuis 1995, elle porte son témoignage d'école en école jusqu'à Genève et… Los Angeles… et même en Allemagne.

Dites-le à vos enfants
Histoire de la Shoah en Europe, 1933-1945

Stéphane Bruchfeld / Paul A.Levine
Editions Ramsay

Sur la photo de couverture, des enfants attendent dans un petit bois. Ils sont en compagnie de femmes et de personnes âgées. C’est le printemps.
Mais nous sommes en 1944. Tous, même les plus jeunes, portent l’étoile jaune. Ce sont des Juifs hongrois. Ils se trouvent à une centaine de mètres des chambres à gaz du camp d’extermination d’Aushwitz-Birkenau. Ils ne savent pas que, bientôt, on va leur demander de se déshabiller. Puis on les enfermera dans une salle où ils seront gazés. Ensuite leurs corps seront brûlés dans les fours ou dans des fosses voisines.
Ce document vient d’un album constitué par un Allemand qui travaillait au camp. Ses photos montrent le sort qui attendait les déportés juifs à leur arrivée. Celle-ci figure sous l’intitulé : « Femmes et enfants inaptes ».
Le petit bois existe toujours. Des femmes et des enfants, il ne reste que cette photo.
Voilà pourquoi l’enseignement de la Shoah est devenu indispensable. Pour que leur mémoire ne s’efface pas. Pour que les nouvelles générations sachent ce que des êtres humains, au nom d’idéologies qui professent l’intolérance, la haine et la violence.
Telle est la vocation de cet ouvrage, illustré de photos, et dont l’originalité est de présenter dans sa globalité l’histoire de la Shoah en Europe.
Pendant la conférence de Stockholm sur la Shoah, en janvier 2000, Lionel Jospin, Premier ministre, a annoncé qu’il soutiendrait ce livre, exprimant avec détermination cet engagement : « L’enseignement de la Shoah, la compréhension des causes qui l’ont permise, l’hommage rendu à ceux qui l’ont combattue, constitue un devoir ».