" Arrachez vos Étoiles !": ce cri retentit au Camp de
Drancy le 17 août 1944, lorsque le S.S. Aloïs Brünner prend
la fuite. Les deux semaines qui ont précédé ont été
marquées par des menaces constantes de déportation. Le 31
juillet, alors que les Alliés s'approchent de Paris, les enfants
et les adolescents sont déportés par le convoi n° 77.
Début août le bruit d'une déportation circule dans le
camp : tout le monde sera déporté, dit-on. |
N'ayant plus rien à perdre, les internés du Camp de Drancy
se mettent en rapport avec la Résistance qui leur fait parvenir des
armes dissimulées dans des colis alimentaire. Seuls quatre internés,
ainsi qu'en témoigne Madame Andrée Warlin, sont au courant
de l'arrivée des armes, car " si les Allemands s'en aperçoivent,
les représailles seront sanglantes " . Les résistants-internés
réussissent aussi à faire sortir du camp le fichier des internés,
dans des emballages vides, qu'ils cachent dans un camion de ravitaillement.
Ces fiches contenant les noms des internés, tout ce qui reste de
leur passage, sortent ainsi du camp sous les yeux des Allemands. Le 17 août,
les Allemands quittent le camp en emmenant cinquante internés comme
otages. La plupart d'entre eux sont des résistants arrivés
des prisons de Fresnes et du Cherche Midi. |
Groupés dans un wagon raccroché au train des nazis en fuite,
ils réussissent presque tous à s'évader. Après
le départ des Allemands, le consul de Suède, Nordling, arrive
à Drancy, accompagné d'André Ullmo et de représentants
de la Croix Rouge. Les sorties du Camp de Drancy commencent officiellement
le vendredi 18 et se terminent le dimanche. Le docteur Marc Adrien Weill-Warlin
et maître André Ullmo rapportent, le soir du 18, les armes
à la Résistance de Paris. |