La Cité de la Muette - le bâtiment en U et les tours - ainsi
que certains terrains attenants sont réquisitionnés par l'armée
allemande le 14 juin 1940. Un document est délivré le 24 janvier
1941, faisant état de la réquisition " pour les besoins
des Troupes d'Occupation allemandes " de la caserne républicaine
de Drancy et de tous les biens mobiliers et immobiliers. Dans la même
note " l'adjoint du commandant du Fronstallag III, camp qui se trouve
dans ces casernes " signale qu'il n'y a pas eu de réquisition
par écrit des casernes en question, " mais que toutes les conventions
ont été faites verbalement entre le service central des cantonnements
de l'Armée à Paris et le Préfet de la Seine ".
Les logements des officiers de la caserne de Drancy sont remis à
leur disposition le 15 octobre 1941. |
Le 20 août 1941, suite à la rafle du XIe arrondissement,
la cité devient un camp d'internement de Juifs et sera, désormais,
identifiée sous le nom de " Camp de Drancy ". Pendant trois
ans, il a fonctionné comme le principal lieu de départ vers
les camps d'extermination nazis : 67 des 79 convois de déportés
Juifs partiront de Drancy. D'où le surnom : antichambre de la mort.
Il fonctionne comme lieu principal de rassemblement et de déportation,
jusqu'au 17 août 1944. Le lendemain, 18 août 1944, 1 467 prisonniers
sont libérés après l'arrivée du représentant
diplomatique suédois et de membres de la Croix rouge. Pendant ses
trois années d'existence, le Camp de Drancy a connu trois périodes
distinctes, sous les directions de Dannecker, Röthke et Brünner. |
Le 14 mai 1941 les Juifs étrangers sont convoqués individuellement,
pour un " examen de situation ", dans cinq centres : Caserne de
Napoléon, Caserne des Minimes, Rue Edouard-Pailleron, rue de la Grange
aux Belles, gymnase Japy. La lettre de convocation précise que chacun
doit se présenter en personne, accompagné d'un membre de sa
famille. " La personne qui ne se présenterait pas aux jours
et heures fixés, s'exposerait aux sanctions les plus sévères
". Ceux qui se présentent ne sont pas libérés.
L'accompagnateur est chargé de rapporter une valise et un minimum
d'effets personnels. 3 710 hommes sont ainsi arrêtés et internés
dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, anciens camps de prisonniers
de guerre. Parmi eux se trouvent 3 430 Juifs polonais, 123 Juifs apatrides
et 157 Juifs tchèques. |