En juin 1940 débutent, pour la France, les années noires. Dans une Europe qui sera, en 1942, presque entièrement occupée par les nazis, la France a une place à part. Elle ne subit pas le sort de la Pologne, les plans d'Hitler impliquent sa survie comme État et comme nation. Elle est, néanmoins, soumise à une exploitation radicale, qu'il s'agisse du taux de change fixé par les nazis ou des frais d'occupation. En 1943, le Reich absorbe plus de la moitié du revenu national français, 650 000 hommes travaillent en Allemagne au titre du STO (Service du Travail Obligatoire) et environ 500 000 travaillent en France pour la Wehrmacht..

Face à la débâcle et à l'Occupation, deux réactions se dessinent. La première représente, en 1940, une tendance minoritaire : elle résiste et, exilée à Londres, continue la guerre. La seconde - le gouvernement de Vichy - choisit la collaboration et mise sur la victoire allemande. Pétain et ses collaborateurs mettent en place un régime autoritaire, corporatiste et pratiquent la terreur d'État. Dès l'été 1940, une politique de répression et d'exclusion est mise en place. Les réfugiés et les étrangers sont internés et les Juifs réduits à l'état de citoyens de troisième classe.